Le froid, le brouillard, la neige et le vent. Le sol est gelé, la visibilité assez faible et l’énergie au plus bas. Nous sommes pourtant là, fidèles au poste, avec une détermination sans faille mais une endurance fluctuante ! Il m’est parfois difficile de glisser dans les pentes enneigées avec un tronc de bois mort sur chaque épaule. Alors en arrivant en haut je croise David souriant et lui dit « c’est un peu hostile quand même, non ? ». Mais non, pour lui c’est beau et enthousiasmant alors je tâche de m’en référer à lui.

Et puis parfois c’est lui, qui persiste contre des pierres de plus de 100kg, des pannes mécaniques récurrentes et des réparations interminables. Il en perd son sommeil et volatilise son énergie. Cette déraisonnable obstination lui fait perdre de vue notre objectif : ouvrir et proposer ce lieu pour le bien de l’humanité et pour cela travailler en cohérence avec notre environnement. Alors les tracas de la veille se transforment en conscience du lendemain. Et nous entrons en communion avec la forêt peu entretenue, les arbres presque intégralement morts sur pied et ceux qui « acceptent » de changer de destination. Ces derniers ont besoin d’être coupés maintenant, que leur cycle est encore en sommeil.